Résultats du concours de poésie Sonnet à la Ducale
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A l’occasion du concours de poésie « Sonnet à la Ducale » organisé par le musée Arthur Rimbaud et la MCL Ma Bohème, pas moins de 133 sonnets ont été reçus.
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Ipoustéguy, plume et trait
A l’origine du concours, un constat : il se trouve qu’Arthur Rimbaud n’a rien écrit sur notre magnifique place qui a tout pour elle, sauf un poème. Il s’agissait donc de réparer cet « oubli » afin d’offrir au chef-d’œuvre de Clément Métezeau et de Charles de Gonzague ses lettres de noblesse !
Les candidatures reçues provenaient de toute la France, mais aussi de Belgique, de Suisse, et même du Brésil, du Bénin et de Russie. Le jury, présidé par André Guyaux, a apprécié l’excellence de nombreux poèmes concourants, qu’il a été difficile de départager… Nous vous livrons ici les lauréats :
Catégorie « éloge de la place Ducale » 1er prix
A la Place Ducale au son des carillons
Viens battre le pavé du cœur de Charleville !
Joyau monumental, il raconte la ville.
Ocres, teintes rosées ornent les pavillons.
Le long des arcades si légers papillons
Nous aimons butiner. Chacun court, se faufile.
La perspective charme aux façades en file,
Par groupement de quatre alignées en rayons.
Le frère de Clément a construit sa jumelle
Sans la Dom-le-Mesnil. C’est le ciel qui se mêle
Aux bleutés de l’ardoise élue par Métézeau
Voilà l’œil très comblé quand vraiment rien n’achoppe
De ces ensembles-là modelés au ciseau.
Des parfums variés émanent des échoppes.
Elizabeth de Courtivron
Catégorie « Sonnet à la manière de Rimbaud » – 1er prix
M’embêter à crever, cœur vide et tête vague,
Tel un loup morfondu sorti du Petit Bois,
Sous les pavillons vieux qui sentent le bourgeois
Et l’urine depuis Charles dit de Gonzague,
Et d’arc en arc, cherchant du tabac dans ma blague,
Traîner ma flemme épaisse et mon âme aux abois
Pendant que la fontaine expire et que les toits
Sont battus de la pluie ainsi que de la schlague,
Cracher dans chaque flaque et sur chaque vantail,
Découper un profil navré d’épouvantail
A la jaune lueur d’un bec de gaz languide,
Fumer, rêver, filer l’ennui méticuleux
Sous l’œil creux d’un pandore ivre et somniculeux,
Tels sont mes soirs de joie en ce chef-lieu morbide.
Pierre Bénard
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